http://www.sudouest.fr/2011/12/02/un-carre-de-la-honte-dans-une-ecole-a-toulouse-pour-punir-des-eleves-569938-4699.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20111203-[zone_info]
J'ai été horrifiée à la lecture de cet article ! Cela fait plusieurs années que je m'occupe d'enfants qui ont des troubles du comportement et c'est sans doute le handicap le plus difficile à aborder car chaque cas est particulier, même s'il existe toujours des constantes.
Mais contrairement à cette maman je pense qu'un enfant a besoin d'un cadre pour s'épanouir (des limites) et s'il ne les trouve pas il va être enclin à les chercher (de plus en plus loin).
"L'enfant roi", ce n'est pas la bonne réponse que des parents responsables doivent donner surtout si l'enfant souffre d'un trouble d'attention pathologique. L'éducation qui je le rappelle incombe aux parents, consiste entre autre à délimiter ce cadre. On apprend à l'enfant dès son plus jeune âge la différence entre Oui et non. Et il est primordial que le jeune enfant comprenne l'existence du NON et du OUI (c'est la définition du cadre)
A cette maman qui trouve que frapper un camarade de classe avec un stylo (pour un élève en classe de CM1) est finalement un acte mineur qui ne justifie pas la sanction, je me contenterai de faire remarquer qu'avec un stylo on peut crever un oeil, faire un trou dans une main etc... car un enfant colère voit ses forces décuplées.
Dans une classe l'enseignant doit s'occuper de la sécurité de tous ses élèves (tout une classe) contrairement à des parents qui s'occupent que de leurs enfants.
Tout professionnel est responsable de ses actes. Il a l'obligation de remplir ses engagements. S'il commet une faute sa responsabilité peut être engagée. L'enseignant peut être responsable du dommage causé par son propre fait ou par sa négligence (exemple défaut de surveillance).
Pour des enfants souffrant d'une pathologie particulière l'enseignant doit donc "prévoir les risques de l'enfant".
L'isolement est malheureusement la solution qui est souvent indispensable pour protéger l'enfant des conséquences de sa propre violence, vis à vis de ses camarades. Car séparer des enfants qui se bagarrent n'est pas toujours suffisant.
http://www.maif.fr/enseignants/vos-responsabilites/grands-principes/responsabilites-civile-enseignant-1.html
Dans cette affaire ce n'est ni l'enfant ni les enseignants qui sont responsables, c'est les parents.
Article 26 de la déclaration universelle des droits de l'homme
1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.
En instruction civique on apprend à l'enfant qu'il y a des règles de vie que l'on doit tous respecter pour bien vivre ensemble. La sanction existe malheureusement. C'est un mal nécessaire.
Dès l'école maternelle, l'objectif est de préparer les élèves à bien vivre ensemble par l'appropriation progressive des règles de la vie collective. http://eduscol.education.fr/cid45612/competence.html
Lorsqu'un parent conteste la santion il se place de fait au dessus de la règle. Avant de réagir à la seule version de l'enfant il est donc primordiale de connaitre la version de l'enseigant.
L'année dernière j'ai eu à gérer ce genre de situation. Un père est arrivé à l'école "fou de rage" en contestant la punition de l'enseignante et en affirmant qu'il ne laisserait pas son fils à l'école. Je n'avais pas été acteur dans cette affaire, mais spectatrice. J'avais vu les faits mais je n'avais pas participé à la sanction, je pouvais donc en toute impartialité expliquer à ce père couroucé la situation...
Et d'expliquer qu'il y avait des règles de vie à l'école, que les enfants avaient eux même choisi les sanctions (cycle 3). Si le père contestait la sanction il marginalisait donc l'enfant en question qui avait bien enfrin les règles de vie. L'enfant pouvant penser que la sanction ne s'appliquait par pour lui. Il était donc plus judicieux de rappeler les faits à l'enfant pour qu'il comprenne de lui même le bien fondé de la punition.
En France on dit que la procédure est contradictoire. Avant de critiquer les décisions des enseignants devant les enfants,les parents devraient penser aux conséquences de leurs actes.
Il n'y a rien de plus déstabilisant lorsque la maman punit son enfant de ne pas être soutenu par le père, et bien à l'école c'est pareil... Il faut être cohérent !
On a le droit de ne pas être d'accord mais il faut alors régler les problèmes entre adultes. Car autrement l'enfant a vite fait de se sentir "fort".
J'ai eu un enfant hyper actif, cela n'a pas toujours été facile !!! Mais nous avons dépensé une grande énergie avec mon mari pour que notre enfant comprenne que dans la vie il y avait un cadre à respecter.
Nous avons toujours soutenu les enseignants pendant l'année scolaire (même si nous n'étions pas toujours d'accord) afin que le discours soit cohérent pour le bien de l'enfant.
Savoir dire NON à l'enfant ce n'est pas toujours facile mais c'est indispensable...